mercredi 21 août 2013

Au revoir et Merci!

Ça y est l'heure du départ approche. C'est avec la boule au ventre que nous quittons notre Japon qui a su nous apprivoiser et que nous avons appris à aimer.

Il y a 6 mois nous déposions nos valises à Ikebukuro...
"Quand on arrive dans une ville on voit des rues en perspective, des suites de bâtiments vides de sens, tout est inconnu, vierge. Et puis, plus tard on aura habité cette ville, on aura marché dans ces rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ces bâtiments, on aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l'aura pris 10, 20, 1000 fois" (L'auberge espagnole) et les noms qui semblaient tellement difficiles à retenir et qui résonnent à présent dans nos têtes : Ikebukuro, Shibuya, Itabashi, Shinjuku, Takanadobaba,  Nagatacho, Ichigaya, Yamanote line, Saikyo line, Ueno, Lidabashi, Yurakucho... Au bout d'un moment tout ça nous appartient parce qu'on y a vécu...
C'est ce qui allait nous arriver à nous petits Marchoux venus de France.

L’image de Tokyo que nous aimons a commencé un jeudi matin du début du mois de Mars avec l’image des toilettes de l’aéroport immaculées et sa rangée de rouleaux de papier toilette alignés sur une petite étagère ! L’image de Tokyo que nous aimons commence ici, à partir de cette propreté absolue, des trottoirs, parcs et jardins sans excrément et sans mégot de cigarette. A Tokyo il est interdit de fumer dans la rue, dans une ville où le taux de tabagisme est très élevé, il existe des zones spéciales pour fumeurs ici et là, les gens s’arrêtent fument leurs cigarettes, utilisent le cendrier mis à disposition et repartent… et ça rend la ville très agréable ! 

Nous aimons aussi ce Japon si honnête et sécurisé, où les enfants peuvent se promener seuls en toute sécurité. Où les écoliers du primaire vont à l’école non accompagnés dès l'âge de 6 ans, le chapeau jaune enfoncé sur la tête font d’eux des enfants que tous citoyens Japonais se doit d’aider en cas de difficulté, ou tout simplement à traverser la route ! Et ces enfants avec leurs uniformes, short ou jupe par tous les temps, les chaussettes aux genoux et leurs chaussures souvent trop grandes représentent notre Japon.

Le Japon que nous aimons où modernisme et traditions cohabitent. Où les gratte-ciel viennent embrassés de superbes jardins Japonais très zen. Où les gestes rituels sont comme une danse harmonieuse ! Où les distributeurs automatiques de boissons sont présents de partout jusqu’au sommet du Mont Fuji ! Où les centres commerciaux fleurissent dans tous les quartiers les plus reculés... Où, l'on croise des femmes vêtues de Kimono au milieu des costumes 3 pièces...

Le Tokyo que nous aimons c’est aussi cette vie trépidante qui ne laisse que peu de place au repos ! Et puis c’est aussi de voir les Japonais endormis un peu partout, au coin d’une rue, sur un banc, sur le quai d’un métro et d’admirer cette capacité à sortir de ce monde hyper actif et de faire une sieste n’importe où !

Et pour ne pas perdre le rythme nous aimons ce Tokyo qui mange à la volée des plats typiquement Japonais et si bons, debout au comptoir, ou dans sa boîte Bento si joliment décorée. Et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit cette possibilité de manger dans les restaurants, où de s’approvisionner dans les combinis (supérettes) ouverts 24h/24h.

Et puis il y a la technologie au Japon, où il faut deux jours pour apprendre à utiliser les toilettes, deux mois pour se familiariser avec le four, les plaques de cuisson... Mais le manuel d'utilisation n'est jamais loin seulement il est écrit en Japonais. C'est le seul pays au monde où il existe des instructions d'utilisation des toilettes publiques, et oui, les Japonais nous expliquent comment utiliser les toilettes japonaises et la façon de s'asseoir différente de nos toilettes à la turc!... cela fait partie de l'habitude de tout expliquer, des instructions sur tout, rien n'est laissé au raisonnement individuel!

Et puis cette structure familiale japonaise si différente de la notre, où la place de la femme au foyer est le modèle dominant. Une femme qui se dévoue à élever ses enfants alors que son mari passe son temps au travail! J'ai une pensé émue pour Chikako, Aika, Karin et Madoka qui ont su m'ouvrir l'esprit! Tant de différences ont rompu mes certitudes. Les mots acerbes que j'écrivais il y a quelques mois sur la place de la femme dans la société Japonaise ne sonnent  plus vraiment juste à présent à mes oreilles. Et finalement si ce modèle Japonais avait raison. Ici l'enfant naît souvent unique et pourtant il ne devient jamais enfant roi, toujours poli, respectueux des autres, ni excité, ni agressif. Ici la douceur ne se transmet pas par le toucher mais par la parole douce sans cri, par l'écoute qui semble donner une véritable place à l'enfant. Ici les femmes prennent le temps. 
Finalement la famille Française ne souffrent elles pas de voir les femmes au travail? Arrivons nous en France à tout bien gérer, nos carrières, l'éducation de nos enfants... Difficile de trouver le bonheur, l'équilibre familial dans ce tumulte de la vie quotidienne? N'est ce pas un leurre que de faire croire à nous femmes Françaises que nous disposons de tous les moyens d'accompagnement possible qui nous permettent de tout réussir?  Le plus précieux n'est il pas le temps?

Alors oui après 6 mois nous sommes tristes de quitter notre Japon. Nous n'avons pas été conquis par la beauté des paysages mais surtout par l'état d'esprit des japonais, par le mélange des couleurs, des sons, des bizarreries, des rencontres, des extravagances et des habitudes si différentes de notre ouest et qui nous fait sourire chaque jour... 

Au fil des mois, j'ai accumulé dans mon esprit des images de ce que j'aime et ce qui me fait sourire, le Fuji-san si timide et pourtant si majestueux, les jardins japonais avec ce doux sentiment de paix qui en découle, la baie de Tokyo et ses gratte-ciel qui semblent toucher le ciel, les onsens où l'on se détend dans de l'eau bouillante, le chien kimono marchant en laisse, les jeunes filles japonaises à la mode très froufoutante.
Et puis il y a les images ainsi que les sons et les odeurs, le chant nasillard des vendeurs lorsque vous entrez et sortez des commerces, il y a les sonneries et explications frénétiques des ambulances et pompiers qui poliment hurlent dans les mégaphones de se retirer et de laisser passer les convois d'urgence, Il y a ce petit chant du rossignol qui tous les jours nous accompagnait à la sortie de la station
Itabashi, il y a le carillon de 5h qui sonne pour rappeler qu'il est l'heure de rentrer... Et puis il y a les odeurs de soja, de mirin, de saké, des soupes japonaises, de yakitori, du poisson fumé servi pour le petit déjeuner ...

Mais toutes ces images deviennent aujourd'hui des souvenirs... 

Ce blog a été avant tout notre carnet de voyage, pour permettre à nos familles et amis de partager avec nous cette parenthèse,  pour que Chloé et Arthur se souviennent de leur séjour.
Pour ma Chloé qui s'est révélée dans ce Japon qui lui ressemble, droit respectueux froufroutant autonome, qui a appris et retenu tant de vocabulaire en anglais et en Japonais, qui a su intégrer sa nouvelle classe et sa nouvelle vie avec une facilité déconcertante, qui a perdue ses 4 dents avec fierté. 
Pour mon Arthur, que l'expérience a rendu plus docile, plus respectueux des files d'attente!!!, qui a aussi fait de gros efforts d'intégration bien que son jardin, sa balançoire, ses ballons de foot, ses cousins et copains lui aient manqués terriblement!
Pour mon amour, sans qui l'expérience n'aurait pu être vécue. Une difficile aventure tout en sueur mais qui se termine par une belle victoire personnelle!!! qui nous aura rapprochée encore un peu plus!
Enfin pour moi, pour que mes certitudes tombent, pour me rappeler que La Vérité n'existe pas. Pour continuer à m'ouvrir aux autres. Pour avoir redécouvert mes enfants. Pour me souvenir que je peux être et doit être gardienne de notre bonheur à tous les 4!

Et puis je tiens  à remercier nos parents qui ont pris soin de notre maison, jardin, voitures en notre absence et sans qui notre parenthèse aurait été moins légère et que nous aurons beaucoup de plaisir à retrouver très bientôt. 

Enfin merci à vous fidèles lecteurs qui m'ont encouragée à écrire ce blog.

La page se tourne, à nous d'écrire la suite et c'est pour nous un nouveau départ...


mercredi 14 août 2013

Je pique et je monte au nez... je suis...?

Le wasabi... (traduction littérale "rose trémière des montagnes").
Le wasabi, vous l’avez sans doute déjà goûté. Cette pâte verte, présentée souvent en tube ou en poudre dans le commerce, est proche de la moutarde ou du raifort. En effet, dès qu’on la mange, elle pique et monte au nez. Elle relève à la perfection les sushi, mais également toutes sortes de sauces.

Le wasabi pousse en milieu semi-aquatique, un peu comme le riz, dans des terres irriguées constamment par des torrents d’eau douce. Elle n’apparaît naturellement qu’au Japon et sur l'île de Sakhaline. Le berceau du wasabi se situe en montagne, pas trop haut ni trop bas, là où l’eau des ruisseaux est pure, la température idéale et l’ensoleillement parfait. Il faut entre 1 an et 1 an et demi pour que la plante soit suffisamment élevée. Le wasabi a commencé à pousser spontanément dans ce type de milieu avant d’être cultivée.



Tout se mange dans le wasabi, depuis les feuilles jusqu'à la racine mais c'est cette dernière qui encore fraîche permet de fournir la pâte de wasabi que nous connaissons. La racine doit alors être râpée. Pour cela, la méthode traditionnelle requiert l’emploi d’une râpe en bois et en peau de requin. Le geste est précis, il faut en effet reproduire l’exacte course de la planète Terre : on décrit des cercles à la surface de la peau de requin tout en tournant la racine sur elle-même.

Nous avons été surpris de voire ces plantations protégées par des barbelés... mais la valeur d'une racine de wasabi peut aller d'une dizaine d'euro a beaucoup plus... alors même ici au Japon on se méfie du braconnage!

Sur les traces de la danseuse d'Izu

Nous voulons également visiter l'intérieur de la péninsule qui est traversée par la rivière Kawazu avec ses nombreuses cascades.
C'est dans cette partie centrale de la péninsule et plus spécialement près des chutes de Kawazu qu'est situé le roman "la danseuse d'Izu" prix nobel de littérature Yasunari Kawabata. 
"Il décrit le voyage d’un lycéen parti en vacances solitaires dans la péninsule d’Izu au début du vingtième siècle. Ses vacances commencent de façon triste jusqu’à ce qu’il rencontre un groupe d’artistes et décide de voyager avec eux. Notre lycéen retrouve vite le moral grâce à cette joyeuse compagnie et surtout à son attirance pour une jeune danseuse du groupe. La différence de statut social et le jeune âge de la fille ne lui permettent pas d'espérer une aventure. Toute la palette des sentiments humains est finement décrite par la prose élégante de Kawabata."
De nombreuses statuts représentant la danseuse jalonnent le parcours.
 


 
 L'endroit est très rafraîchissant  C'est un lieu très apprécié par les Japonais qui se régalent de parties de pèche de truites et profitent des barbecues mis à leur disposition pour déguster les poissons grillés!



Prends de la marge Baby!

Quelques jours de vacances et nous profitons de ce répit pour partir découvrir la péninsule d'Izu... histoire de voir si l'océan pacifique peut être bleu!!!
Pour ce petit périple la location d'une voiture s'imposait. Thomas a eu l'élégance de me laisser choisir entre conduire ou guider... Le choix n’était pas simple. J'ai opté pour la première option. Il a donc fallut faire traduire mon permis de conduire en Japonais, indispensable pour la location d'une voiture. Les nuits précédentes ont été agitées, la conduite à gauche et la boite de vitesse automatique me stressant un peu!
Mais nous voilà partis, à bord de notre toyota lilas, vendredi à 8h du matin. Le copilote a été parfait me rappelant parfois (ou plutôt souvent) de prendre de la marge ayant tendance à me déporter sur la gauche.
Nous sommes arrivés à bon port après 5h de route (bouchons, pause, pic nic...).
Et là nous avons été subjugués par ce petit bout du terre qui n'a rien de Japonais, la végétation luxuriante, les plages de sable blanc, la côte très découpée et l'océan bleuuuuuuuuu (enfin!), les cabanons de brique et de broc... un petit air des îles chantes ici. 








Notre hôtel n'a lui non plus rien de Japonais et on retrouve ce que nous aimons tant dans nos pauses vacances (apéritifs en terrasse, repas en terrasse) le tout à proximité de la plage! Ça fait du bien au moral!

Chloé et Arthur découvre les joies du Morey boogie, ça farte pour eux! Ils se régalent des vagues de la mer des châteaux de sable...
La mer au Japon c'est du monde et des toiles de tente à profusion pour se protéger du soleil!

mercredi 7 août 2013

Tout le monde se presse, attention au départ...


"tout le monde se presse" (Sansevérino)
Tout le mode se presse
Tout le monde se presse
Attention au départ
Même si c'est pas l'Orient Express
Direction quelque part
Embarquez voyageur
Pas besoin d'aller bien loin
Pour s'en aller ailleurs
Loin du train-train quotidien
Tout le monde se presse
Tout le monde se presse
Attention au départ

...
Pourquoi aller jusqu'en Asie
Quand il suffit qu'on imagine
En longeant le rayon riz
Qu'on est à la muraille de Chine ...


Depuis que nous sommes arrivés au Japon, Arthur se passionne pour les trains. Il est vrai que les Japonais savent jouer avec les formes et couleurs des trains ... Voici un résumé non exhaustif des trains que nous avons empruntés depuis notre arrivée.
Narita express train en provenance de l'aéroport
Skyliner en provenance de l'aéroport
Train pour nous rendre à Nikko
JR saikyo line que nous empruntions tous les jours pour nous rendre à l'école
Shinkansen Joetsu Max 400 qui nous a conduit à notre premier Onsen
Romance Car pour nous rendre à Hakone
 Tozan train de montagne à Hakone
Shinkansen pour aller à Kyoto
 Nous partons à la découverte du musée des trains...
Le musée propose des visites de plus de 30 wagons, des simulateurs de cabine de train, des mini trains à conduire par les enfants...
Une journée agréable mais passionnante pour Arthur.



Prochain arrêt ...

L'été sera chaud!

Il fait très chaud au Japon en été ! Ce qui rend l'air irrespirable est le taux d'hygrométrie très élevé entre 70 et 90%! Alors on est moite à longueur de journée. Nous comprenons mieux à présent la présence d'autant de distributeusr de boissons. Ce sont des dizaines de bouteilles que nous achetons chaque semaine dans la rue afin d'éponger notre soif et trouver un semblant de fraîcheur. La fraîcheur nous la trouvons également dans les magasins, trains et bâtiments grâce à la climatisation.
La population japonaise, ne montre pas beaucoup qu’elle souffre du temps. Le corps des Japonais est très certainement plus habitué à subir les vagues de chaleur en été, mais ils s’arment également en conséquence. On voit beaucoup d’éventails, de mouchoirs-éponges ainsi que d'ombrelles pour se cacher du soleil. Les femmes portent des gants longs jusqu'aux épaules, des chapeaux à large visière. Par contre, les jupettes restent omniprésentes comme tout le reste de l’année mais encore souvent accompagnées de collant!!! 
Le blanc est une couleur chérie entre toute, symbole de raffinement de pureté, les Japonaises soignent avec beaucoup d'attention leur teint de porcelaine!


Du côté de la gente masculine, les salary-men semblent avoir droit à un « summer wear » et tombent la cravate et troquent leur chemise pour une chemisette voire des chemises aux manches 3/4...

Le Japon en été c'est aussi pouvoir profiter des festivals (matsuri), les ambiances festives où la population danse et chante. L'été c'est également le temps des feux d'artifices que nous admirons du haut de notre 26 éme étages.